Une petite bafouille que j'ai écrite parce que ça me fait énormément de bien... sur l'une de mes connaissances.
On peut dire que c'est
DarkFic, mon
POV. Je ne sais pas si c'est très approprié, vous pourrez me jeter des tomates après
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"Norman Maclean à écrit: Ce sont ceux avec qui nous vivons, que nous aimons et que nous devrions connaître, qui nous échappent"
Ca me fait bizarre d’être ici, d’avoir parcouru 666 km très exactement... le chiffre du diable, c’est le mot qui convient.
9h40 dont 1h43 sur autoroutes pour un coût estimé à 98,14 euros dont 11,10 euros de péage et 60,04 euros de carburant.
Tout ça pour quoi finalement ? Pour rester plantée là sans savoir quoi te dire ni être capable de trouver les mots justes, ceux que j’aurais dû te dire depuis longtemps.
Que puis-je donc te dire ? Te parler de tes amis ? D’accord, c’est un sujet de conversation comme un autre, après tout...
Melissa va bien, enfin je suppose. Ca fait plus d’un an qu’on ne s’est pas parlées. Trop de choses nous lient encore à toi et c’est trop douloureux. Qui d’autre alors ? Vincent ?
Parlons-en de ce cher Vincent.
Je l’ai détesté, tu sais. Je lui ai demandé par email cette fameuse vidéo où vous apparaissez tous les deux et qui me tient à cœur. Il a refusé de me la donner. J’ai mis plus d’un an pour la récupérer. Il m’a dit que tu ne voulais pas qu’elle soit regardée par d’autres que lui. En réalité, je pense qu’il avait la trouille. Oui, tu as bien entendu.
Tout candidat militaire qu’il est, il a peur. Peur de te perdre, peur de t’oublier, peur que je t’arrache a lui. C’est ridicule, nous sommes amis, toi et moi ! Bien sur que je t’aime, sombre crétin...
Mais lui aussi, il t’aime plus que tout. Tu aurais du voir l’état dans lequel il était quand tu es parti. Comme nous tous, il ne pouvait y croire. Je l’imagine parfois au creux de ses draps, pleurant à chaudes larmes de ne pas t’avoir près de lui. Moi je n’ai jamais eu cette chance... il aurait dû déjà être content. Mais tu sais... je le comprends finalement. Et je suis passée de ce stade où je le détestais à celui où finalement, je comprenais ses choix et réactions. Je sais bien de quel côté tu étais et que tu n’éprouvais que de l’amitié pour lui, et à l’époque, je me disais que lui aussi aurait dû le comprendre. Mais je suppose que c’est ce qui arrive quand on aime trop... on perd le sens des réalités et on a du mal à l’accepter.
Moi j’aurais donné n’importe quoi pour t’avoir encore près de moi, pour avoir fait ce voyage de quelques 666 km un peu plus tôt. Mais si je t’avais sauté au cou et embrassé, je lui aurais aussi brisé le cœur. Et je n’aurais jamais brisé le cœur de ton meilleur ami, sachant que je briserais aussi le tien...
A quoi bon maintenant ? Tu es parti seul dans ta voiture, laissant une lettre. Tu partais pour les Indes... tu n’y es jamais arrivé, et tu n’es jamais revenu.
Aujourd’hui, je me tiens devant cette pierre anthracite qui porte ton nom en lettres d’or. C’est aussi ainsi qu’elles sont à jamais gravées dans mon cœur.
"Harriet Beecher Stowe a dit: Les larmes les plus amères que l'on verse sur les tombes, viennent des mots que l'on n'a pas dit et des choses que l'on n'a pas faites"