Traqué.

Bien le bonsoir! *Ou, bonne nuit, plus exactement!* Jersey vous revient et pour inaugurer cela et sabrer le champagne, je vous propose un petit zakouski sanglant... Une histoire vampiresque à vous faire glacer l'hémoglobine (tant mieux, je le préfère frais) .

C'est mon premier essai du genre alors n'hésitez pas à être critiques!


Fandom: Original.
Pairing: Evan/Inconnu.
Genre: AU, Horror, Angst,...

.Traqué.

Evan n’avait pas quitté la crypte depuis 3 jours. Les rats qui l’habitaient lui servaient de nourriture. Il savait cependant qu’il ne tiendrait plus longtemps, il devait se nourrir de sang humain s’il voulait voir ses forces rétablies. Trois jours durant lesquels il s’était concentré sur les voix qui l’entouraient, celles des non morts en particulier. Elles ne ressemblaient plus à celles qui résonnaient quelques heures plus tôt, emplies de rage et d’une haine profonde. Quelque chose se préparait, inexorablement et Evan ignorait totalement de quoi il pouvait s’agir. Les voix ne lui livraient pas ce noir secret.

Il était traqué. Ce n’était qu’une question de temps avant qu’on ne le trouve. Il s’était déjà fait à l’idée de sa capture. Comment allaient-ils l’achever ? Il espérait que la mort viendrait rapidement, plus rapidement que la mort de son corps, survenue quelques 124 ans plus tôt. Il n’oublierait jamais cette nuit du 23 Août où un notaire de Fairy Banks l’avait plaqué contre le sol avec une force qui n’avait rien d’humain, avant de planter ses crocs acérés dans sa nuque. Evan s’était retenu de crier, tant la douleur le lancinait, aussi aigue qu’un poignard. Dès qu’il l’avait ressentie, il n’avait plus aucun doute sur la nature de la créature qui le maintenait au sol. La rumeur courait sur cet homme grand, distingué, au teint de porcelaine et aux yeux verts qui ne ressemblaient en rien aux hommes métissés de la ville, dont la peau avait pris cette couleur caramel des hommes qui travaillent dans les champs de coton sous un soleil harassant. Evan n’avait jamais été friand des rumeurs qui couraient. Mal lui en avait pris. Pendant longtemps, il s’en était voulu, à lui plus qu’à celui qui l’avait transformé. Il avait baissé sa garde au mauvais moment. Le temps avait fini par calmer ses ardeurs, si bien qu’il n’avait pas cherché à retrouver son maître.

En contournant les tombes qui emplissaient la crypte, il passa une main distraite sur les noms qui ornaient les sarcophages de granit. Ses mains étaient froides, livides, reflet de la vie qui avait quitté son corps. Il se décida à allumer un feu, l’hiver rude et le manque de nourriture ayant raison de sa vigilance. Il s’assit sur le rebord d’un sarcophage brisé, posé à même le sol et regarda le corps squelettique qui l’habitait. Ce n’était pas là qu’il trouverait de quoi se sustenter. Ses prunelles argentées brillaient face à la flamme vacillante. Le feu lui redonnait courage en ces heures sombres. Il regarda l’humain putréfié qui lui faisait office de compagnon, avec une sorte d’envie et de mélancolie. Il regrettait sa vie d’autrefois, pour le peu qu’il s’en souvienne. Il enviait la mortalité des humains, fatigué de cette non-vie de souffrance avec pour seule perspective de voir son âme brûler en enfer pour l’éternité, voire au-delà. Il leur enviait leur insouciance, leur joie de vivre, leur fragilité. Il sourit, perdu dans ses pensées, son regard zonant sur le feu. Les chasseurs qui le traquaient arriveraient bientôt. Il allait bientôt être délivré. Il espérait simplement qu’ils l’achèveraient rapidement, comme on abat un chien qui a la rage. Il avait longtemps vécu dans la peur des récits qu’on lui avait raconté, qui prétendaient que certains traqueurs maintenaient leurs prisonniers en vie, les faisant mourir de faim à petit feu. Certains, voulant être encore plus cruels, réalimentaient les vampires lorsqu’ils étaient sur le point de s’éteindre, afin de prolonger l’agonie pour leur seul plaisir.

Evan passa ses mains au dessus des flammes. Ses mains ne se réchauffaient pas, elles ne le feraient plus jamais. C’était l’une des caractéristiques inhérentes à sa condition. Il se demanda pourquoi ces traqueurs faisaient ce qu’il leur était incombé. Qu’est-ce qui faisait d’eux ce qu’ils étaient ? Etais-ce la peur ? Etais-ce le dégoût que leur inspiraient les vampires ? Tentaient-ils de protéger l’espèce humaine ou simplement leur propre vie ? Evan n’avait jamais su, il n’était pas assez fou que de les approcher pour obtenir des réponses. Dans son milieu, les curieux ne faisaient pas de vieux os. Il essayait de ne pas se perdre dans des questions rhétoriques mais la perspective de sa fin inéluctable le renvoyait à cette image de jeune homme philosophe qu’il avait été, autrefois. Il se pencha sur la flaque d’eau miroitante, dont l’éclat était révélé par la flamme mordorée. Contrairement aux pensées populaires, il avait encore un reflet. Il n’y avait que les miroirs qui ne le lui renvoyaient pas. Ces miroirs où se pavanaient les humains. Il aimait les humains mais il ne les comprendrait jamais. Le reflet qui lui était renvoyé lui paraissait étranger. Cela faisait une éternité qu’il n’avait plus pris le temps de réellement s’observer, tout comme ces humains blasés par leur invention, qui semblaient se mirer sans se voir. Ses yeux avaient perdu de leur éclat et ses lèvres étaient fendillées, résultat de la faim qui le tenaillait. Ses cheveux noirs avaient poussé et une mince toison s’étendait sur son menton, s’apprêtant à grandir d’avantage si le temps ne lui était pas compté. Il ouvrit lentement les lèvres, révélant dans la lumière, l’éclat miroitant de ses dents ivoire. Il passa son pouce sur celles-ci, appréciant leur tranchant. Elles n’avaient rien perdu de leur aiguisement, si bien qu’il s’ouvrit le doigt malgré lui. Sa salive eut tôt fait de refermer la plaie. Il n’eut pas le temps d’apprécier son propre sang, mêlé à celui de l’humain qui fut son dernier repas. Malgré les besoins liés à sa condition, il s’était fait un point d’honneur à ne jamais tuer personne. Il se nourrissait uniquement lorsque ses forces l’abandonnaient et ne cédait que rarement à ses autres désirs, sexuels cette fois. A chacun de ses repas, il entraînait sa victime à l’écart, la mordait rapidement afin de se sustenter puis léchait la plaie, effaçant ainsi toute preuve de son délit. Il n’oubliait pas d’effacer la mémoire de ses victimes, passant ainsi aussi inaperçu qu’une ombre.

Son apparence lui fit peur et pour la première fois depuis sa renaissance, il se sentait exactement comme les humains le décrivaient… Monstre. Il était un monstre. Accablé par ce sentiment qui lui enserrait le cœur comme un étau et lui coupait la respiration, il s’appuya contre le cercueil qui se trouvait derrière lui. Soudain la peur l’envahit. Il avait vécu seul toute sa vie et il mourrait de la même façon, entouré de cadavres. Peut-être était-il préférable d’en finir ? Il n’avait plus rien à perdre après tout. Sa place était déjà aux côtés des suicidés. Mais la fierté, et peut-être la peur, l’empêchaient de mettre fin à son existence. Alors il attendit, regardant la flamme s’amenuire, comme une clepsydre qui décomptait le temps qui lui restait à vivre.

Il attendit, les secondes se muant en minutes. Il n’avait jamais été très patient, même lorsqu’il était humain. Les voix s’étaient tues, le plongeant dans la solitude. Mais il pouvait entendre le pas lourd des traqueurs approchant de sa tanière, leurs armes pesant sur leurs épaules, les faisant s’enfoncer dans la neige fraîchement tombée. Cela ralentirait peut-être leur arrivée et Evan se surprit à le regretter. Il y a quelques années, il se serait battu dans pareil cas. Il se serait tapi dans un coin sombre de la crypte et les aurait décimés, un par un. Mais aujourd’hui, il se languissait de connaître la liberté que la mort pourrait lui apporter. L’anémie ne lui conférait pas beaucoup de forces. Peut-être arriverait-il à en tuer deux ou trois avant que les autres ne le mettent à terre. En tendant l’oreille, il entendit leur pas s’intensifier. Plus que quelques jours et il serait en paix. Apathique, il ferma les yeux et essaya de fermer son esprit au monde qui l’entourait.

A peine eut-il clos ses paupières que des pas plus légers se firent entendre sur les escaliers de la crypte. Des pas qu’il n’avait pas captés auparavant. Peut-être l’un de ses semblables ? Un courant d’air glacial envahit la pièce qu’Evan avait pourtant scellée avec application. La modeste flamme de son feu s’éteignit comme les bougies d’un gâteau d’anniversaire. Presque impassible, il attendait l’inexorable. Mais l’inexorable ne vint pas. Et l’ombre qu’il vit se former dans la nuit, amendée par le pâle reflet de la lune argentée, lui arracha un sourire. L’espoir d’une rédemption s’offrait à lui. Un amant trop vite oublié venait le tirer de sa torpeur. Et la vie, quelle qu’elle soit, pouvait bien prendre un tournant nouveau et déboucher sur un heureux dénouement.

The *very* happy end

Mazette, quelle ambiance!
C'est très très très bien fichu, aussi bien la description des décors que des pensées. Et puis tu t'y connais grave en vampire (contrairement à moi, par exemple ) et ça le fait! J'ai vraiment apprécié entrer dans cette crypte (virtuellement, bien entendu )
Mais cette fin, je ne sais pas... est-ce vraiment une vie, qu'une vie de vampire? M'enfin bon, l'arrivée de l'inconnu est plutôt placée sous le signe de l'espérance, apparemment, ça allège le côté sinistre, pour ne pas dire funeste, de la situation
Bravo!! Excellent!!

Alors là, c'est vraiment super
Trés bien écrit, j'adore l'ambiante, un peu gloque mais tellement ouah

Evan me fait presque de la peine, c'est sur qu'une vie pareil, ça doit être bien au début, mais finir par être long et éprouvant au bout d'un moment.
J'ai vraiment pas envie qu'il se fasse tuer, et surtout que l'inconnu va l'aider à se remettre, et le sortir de là.

Merci les filles! J'ai commencé à réfléchir à cette fic originale il y a un petit temps et ceci est un "OS sorti de la fic" si on veut.

J'ai envie de faire une multi avec ce personnage, dans la même ambiance, où on aura des réponses sur sa vie passée, sa vie de vampire,... J'ai posté cet OS parce que, même si l'envie y est, j'avais peur de ne pas "gérer" la situation, le perso et je suis contente que l'effet recherché soit là!

Attendez-vous donc à avoir un vampire qui vous colle aux basques

Même pas peur des vampires , enfin
Mais je surmonterais volontier ma peur, pour pouvoir connaître un peu plus Evan

J'viens de remarquer ton pseudo en fait Je dois avouer m'être très largement inspirée du nom d'Evan Lysacek, sur qui je craque complètement depuis quelques semaines (alors qu'avant, je l'aurais bien trucidé)

Ma foi, je ne dis pas non à une multi vampiresque

C'est télement bien écrit... qu'on s'y croit!!!!
BRAVO

Merci beaucoup! Contente que ça ait plu!

Et ben quelle ambiance ! Mais j'adore ! C'est vachement bien écrit.

On compatit pour le pauvre Evan... pas forcément drôle comme "vie". Mais la fin est plus légère

On pourrait suivre facilement les aventures de ce vampire et de son ou ses amants sans aucun problème

Bravo

Merci beaucoup, ça fait super plaisir! Je suis en train de travailler sur la "série" ^^.

Je comptais bien recevoir un bon coup de pied aux fesses pour continuer Merci beaucoup en tout cas pour la review!

mais euh, tu ne peux pas finir comme ça, c'est proprement scandaleux!
il faut une suite là!!!
le pas léger de son amant, s'il ne l'a pas entendu, dois-je en conclure qu'il n'est pas de nature humaine lui non plus? vu qu'il a réussi à desceller l'entrée qu'il avait lui même prit soin de fermer
et puis qu'est-il arrivé au chasseur pour que cet amant les devance, les aurait-il massacré avant... que de questions, que de questions...
mais franchement, l'ambiance lugubre, de résignation et de désespoir est bien placé, si bien que la lueur d'espoir de la fin est la bienvenue!!!

Awwwwwwwwwwwww merci.

Je peux déjà te dire que tu es sur la bonne voie! Me reste plus qu'à trouver la mienne et à retrouver l'inspiration pour écrire la suite