Fandom : Original
Pairing : Camille/Léandro
4.
Liste de mots imposés (1) : plaque – rouleau – pétasse – prière – antivol
5.
Liste de mots imposés (2) : comique – tympan – cactus – pouce – distingué
6.
Lieu : Las Vegas
7.
Lieu : Paris
+ petit clin d'oeil à la
TV RealitySon absence
Camille ouvrit sa porte avec difficulté. D’une part, il avait les bras un peu chargés, d’autre part il était totalement claqué.
Il rangea vite fait quelques denrées dans le frigo et abandonna le reste sur la table de la cuisine.
« Rangerais plus tard… » Bougonna-t-il en se dirigeant vers son canapé sur lequel il se vautra allègrement.
Machinalement, il prit la télécommande et l’écran s’alluma sur une émission débile du moment. Il ne comprenait pas ce qu’il y avait d’intéressant à mater des jeunes gens enfermés dans une maison. D’ailleurs il ne comprenait pas qu’on puisse participer à ce genre de jeu. Il zappa rapidement, passa les programmes sur la cuisine. En ce moment, il était en overdose. Finalement, il remit l’émission de TV réalité.
« Quand je pense que tu es à Las Vegas et moi je suis, là, comme un con, à Paris ! »
Complètement à côté de la plaque et déprimé, il tourna la tête vers la fenêtre derrière lesquelles il n’allait pas tarder à tomber des cordes.
La Capitale lui semblait tellement morne, vide d’intérêt, depuis deux semaines. Il ne sortait plus que pour aller de son appartement à son restau, de son restau à chez lui. De temps à autre, une visite à ses parents, le temps de boire un café et parler comptabilité.
Il s’allongea complètement, passant ses mains dans ses cheveux puis se grattant le début de barbe qu’il n’avait pas le courage de raser depuis maintenant… depuis son départ. Il avait l’impression de se noyer.
Son regard revint sur l’écran où une pétasse se tortillait devant un peroxydé. Tout en se mordillant le pouce devant tant de niaiserie, il se disait qu’il devrait changer de chaîne. Et en même temps, il n’arrivait pas à décrocher de ce spectacle franchement peu distingué.
…
Quelque part dans un hall d’hôtel, dans lequel trônaient quelques cactus dans une décoration d’un absolu mauvais goût, Léandro adressait une dernière prière au ciel. Il n’avait plus qu’une envie, quitter Las Vegas au plus vite. Cette ville dont la réputation n’était plus à faire n’avait aucun attrait sans son homme avec lui. Il n’avait même pas eu envie de visiter les casinos et autres monuments de cette ville excentrique. Cela faisait seulement quinze jours qu’ils étaient séparés pourtant.
Enfin, le taxi arriva. Maintenant, il fallait encore espérer qu’ils arriveraient à temps à l’aéroport. La chaleur était écrasante, mais le Grec n’en était nullement gêné, au contraire.
La circulation était dense et le trajet chaotique, mais enfin il paya le chauffeur et reprit sa valise.
Comble de malchance, les douaniers voulurent examiner cette dernière. Il retira donc l’antivol de son bagage et ronchonna entre ses dents durant toute la durée de la fouille. Evidemment, ils ne trouvèrent rien d’anormal, mais lui était à cran.
Quand enfin, il put s’effondrer sur son siège, ce fut pour s’apercevoir que sa voisine allait lui briser les tympans pendant tout le voyage. Décidément, ses déplacements ne lui réussissaient plus du tout. Il aurait pu trouver cela comique s’il n’était pas si fatigué et s’il ne se languissait pas tant de retrouver Camille.
…
La porte de l’entrée claqua et Léandro laissa choir ses bagages avec soulagement.
« Camille ! »
L’interpellé reposa le rouleau et s’essuya sommairement ses mains farineuses sur son joli tablier. Le corps en ébullition et le cœur chaviré… Son homme était rentré. Sans perdre un instant, il le rejoignit, à mi-chemin dans le couloir, pour se retrouver étouffé contre sa poitrine.
« Camille… » Soupira le grec dans son cou. « Faudra qu’on discute, agapi mou… mais pour l’instant…».
Il fondit sur ses lèvres et le français se trouva aspiré dans un monde de délices. Il se sentait revivre. Quinze jours d’enfer balayés par le goût de sa bouche, par la douceur de ses mains qui arrachaient plus qu’elles ne retiraient ses vêtements.
Mêlant leurs souffles désordonnés sous l’empressement, chacun s’affairait à rendre l’autre plus accessible dans un balai bien rôdé et quand enfin leurs peaux se rencontrèrent, le soulagement était tel qu’ils en gémirent, tout en se laissant tomber au sol.
…
Les vêtements étaient éparpillés tout autour d’eux, témoins de l’urgence de la situation. Alangui sur le corps en étoile de son Grec préféré, il caressait du bout des doigts son torse bronzé. Son amant reprenait lentement le contrôle de sa respiration. La fièvre s’était apaisée et le calme était revenu, dans un silence complice.
« La prochaine fois que je pars là-bas, tu viens avec moi… Je t’emmènerai à la Gay Chapel Las Vegas… »
Redressant la tête subitement, il chercha à rencontrer le regard brun de Léandro. Sa main posée juste sur son cœur sentit l’accélération. Les étincelles dans les prunelles chaudes et l'interrogation muette qu'il y vit le rassura. C'était sans aucun doute un appel déguisé et il attendait bel et bien une réponse. Son sourire s’élargit millimètre par millimètre.
« On part quand ? »
FIN