Fandom : aucun même si c'est dans la même ambiance qu'un OS que j'ai publié sur fictionpress et que je pourrais publié ici si ça vous plait.
Genre : drame psychologique
Résumé : Il est seul et ça l'effraie. Cette solitude le tue. Elle le détruit autant qu'elle peut le réconforter.
Petite note : pour le titre j'avais pas vraiment d'idée alors j'ai fais dans l'ironie, si vous trouvez mieux je suis preneuse.
La douce solitude.
La porte grince puis claque bruyamment, le son se répercute dans un écho infini.
Il est à nouveau seul et c'est presque pire que lorsque
l'autre était encore là. L'obscurité et le silence sont ses pires compagnons. L'incertitude aussi. Ne pas savoir est souvent plus dévastateur que de vivre le cauchemar dans lequel il plonge dès que
l'autre revient.
Mais
l'autre est parti : pour combien de temps ? pour faire quoi ? C'est aussi pour ça qu'il n'aime pas ces moments de solitude : il ne sait pas mais veut savoir, il se pose des questions auxquelles il ne peut répondre, il angoisse et sa paranoïa finit par l'étouffer à un moment ou un autre.
Et dire qu'il l'aimait, la solitude. Mais c'était avant. Avant
l'autre, avant ça.
Maintenant il la déteste – comme le sentiment d'être seul, de n'être rien – parce qu'il sait ce qu'est vraiment la solitude. La réelle solitude. Celle qui s'engouffre en vous comme la fumée des cigarettes qu'il a pu fumer. Celle qui s'infiltre dans vos veines comme un poison : lentement et dangereusement. Celle qui vous tue plus facilement qu'une arme. Celle, insidieuse, que vous ne remarquez pas et qui frappe sans que vous n'en soyez véritablement conscient.
Elle est vicieuse, la solitude, il est bien placé pour le savoir, c'est même la première chose qu'il a remarquée. Parce qu'elle vous apporte tout le réconfort dont vous avez besoin pour mieux vous poignarder dans le dos. N'y a-t-il pas plus reposant que le silence ? Mais n'y a-t-il pas, aussi, plus grand jugement ?
Il se laisse glisser contre le mur, son corps tremble dans ses moindres recoins, de froid, de peur, de folie également. Elle a vite frappé à sa porte celle-là aussi. Une amie de la solitude, certainement. Et puis elle est venue se loger partout où elle a pu. Depuis, les deux cohabitent et lui est devenu locataire de son propre esprit, de son propre corps.
Il est seul. Seul avec ses doutes, ses peurs, ses espoirs brisés, l'obscurité et le silence, avec un million de choses au fond mais si seul, si seul qu'il en aurait mal si seulement il était encore capable de ressentir quoique ce soit d'autre que l'immense vide qui lui remplie le cœur.
Il n'a plus rien à quoi se raccrocher. Ses souvenirs heureux ont laissé place au froid et à l'humidité de cet endroit. Ses espoirs de revoir un jour le soleil se lever se sont envolés à mesure que ses yeux se sont habitués à l'obscurité qui règne ici telle une reine.
Il sait qu'il ne reverra plus jamais l'extérieur, qu'il finira sa vie ici. Mais, seul, il lui reste ces questions qui le terrifient : quand ce cauchemar prendra-t-il fin ? Quand cessera-t-il d'avoir mal ? Comment partira-t-il ? Aura-t-il droit à une mort digne ? Sera-t-il humilié jusque dans ses derniers instants ? Toute une farandole de questions qui ont au moins le mérite de le déserter lorsque
l'autre revient.
Parce que cela fait déjà plusieurs jours qu'il a cessé d'avoir peur de son kidnappeur et, qu'à la place, il tremble devant ce bourreau intransigeant qu'est la solitude.
Quand
l'autre est là, il sait. Il sait qu'il mourra. Et du reste il s'en fiche éperdument. Dans ces moments où seule la douleur arrive encore à remplir son cœur, il n'a plus ni crainte ni doute, et un espoir renaît, faible et terriblement vacillant, mais bien présent : celui que tout soit bientôt terminé.
Quand
l'autre s'en va, il ne sait plus. Il se perd dans ce maelström de sensations toutes plus effrayantes les unes que les autres, avec cette solitude, diabolique et sadique, qui rit de son malheur autant qu'elle se nourrit de sa peur.
Elle est devenue sa compagne la plus fidèle : à la fois épouse attentive et amante manipulatrice. Elle est plus subtile que n'importe qui mais plus dangereuse aussi. Bien plus sournoise que n'importe quelle femme, bien plus rusée.
Parce qu'au fond, elle sait se faire aimer. Et lui, comme tout les autres hommes, s'y est laissé prendre, attendant patiemment que le piège se referme sur lui. Il s'est perdu et il le sait.
Parce qu'elle est là quand il est au plus mal, il lui pardonne de lacérer son cœur. Parce qu'elle est la seule à l'écouter, il absorbe ses mensonges comme de l'eau de vie. Parce qu'elle est là, tout simplement, il ne lui en veut pas de le laisser seul.
Alors même si elle lui fait peur, bien plus que
l'autre, même si elle l'a détruit, même si elle le tue plus facilement que ne pourra jamais le faire
l'autre, finalement il l'aime sa solitude, il est prêt à accepter toutes les excuses qu'elle ne lui fera jamais.
Et il l'attend, sûrement autant qu'il l'a redoute, dès que
l'autre s'en va, dès qu'il est seul.
Parce que sa plus grande peur, en vérité, c'est qu'elle l'abandonne elle aussi, que la solitude parte et qu'il ne lui reste plus rien.
FIN.