Contraintes:
1. Genre (1) : fluff - humour - romance
3. Liste de mots imposés (1) : hémoglobine - perdu - sauvage - sentiment - chemin
6. Lieu (2) : un parc d'attractionsFandom: Stargate Atlantis
Pairing: Lornish (Lorne/Parrish)
Genre: Romance/Fluff
Longueur: OS
Rating: T
Disclaimer: Les personnages appartiennent à la franchise "Stargate Atlantis". Je ne touche pas d'argent pour mes écrits.
.En haut de la grande roue.
Evan Lorne adorait les parcs d’attraction. Comme tous les pilotes, il se retrouvait le plus souvent dans les manèges qui allaient à cent à l’heure, vous envoyant momentanément sur une autre planète. Lui le faisait quotidiennement pour de vrai, mais ça, c’était un secret.
David Parrish, quant à lui, avait toutes les raisons du monde d’être botaniste. Il aimait se retrouver les pieds et les mains dans la boue, à manipuler la terre et entendait rester aussi près du sol que possible. Il était tout simplement terrifié par le vide et la vitesse, raison pour laquelle il n’avait jamais passé son permis. Il suspectait également que les astres avaient joué en sa faveur, en ne lui accordant pas le gêne ATA. Il avait LA bonne excuse pour ne pas piloter de Jumper. De plus, il n’avait pas le sens de l’orientation. Il lui avait fallu deux semaines pour retrouver ses quartiers sur Atlantis sans se servir d’un plan.
A l’instant, il essayait de retrouver son chemin dans le dédale qu’était le labyrinthe aux miroirs déformants. Il était plus que perdu, certain d’avoir déjà pris cette direction qui amenait devant le miroir amincissant qui ne le mettait pas du tout à son avantage. Il était encore plus élancé que d’habitude, ce qui voulait dire qu’il était absolument horrible. Il s’observa un instant, se demandant ce qu’Evan lui trouvait. Il était mince, élancé et anguleux. Sa pâleur lui fit presque peur si bien qu’il vérifia que ce n’étaient pas les néons qui causaient cet effet de lumière sur sa peau diaphane. Il aimait ses yeux mais c’était à peu près tout. De son père, il avait hérité les mains fines qui lui servaient quotidiennement à exercer le métier qu’il aimait par dessus tout. De sa mère, il n’avait gardé qu’un souvenir douloureux et confus, d’une époque où les mots doux étaient remplacés par des insultes. L’amour était un sentiment qui lui était étranger, jusqu’à ce qu’il rencontre Evan. Il avait changé sa vie et lui avait montré que le bonheur était aussi à sa portée.
-”Te voilà enfin! Ca fait dix minutes que je te cherche” lui lança Evan en le rejoignant au détour du couloir. Il profita du fait qu’ils étaient seuls pour l’enlacer et lui déposer un petit baiser sur la tempe. David les observa dans le miroir et même si leur reflet était déformé, il aimait cette image là.
Ils sortirent du labyrinthe, main dans la main. David n’aimait pas particulièrement les parcs d’attraction. Il n’avait jamais eu l’occasion d’y aller étant enfant et ça aurait du le ravir de pouvoir enfin profiter d’une sortie terrienne avec son homme. Mais il n’arrivait pas à être complètement détendu. Evan, quant à lui, s’en donnait à coeur joie. Le sourire qu’il arborait réchauffait le coeur du botaniste.
-”Tu veux pas aller dans la maison des horreurs?” demanda le Major, les yeux pétillants comme ceux d’un enfant de six ans.
-”Tu tues des Wraiths, tu es habitué à l’hémoglobine et tu veux encore voir des horreurs?” fit remarquer David, levant un sourcil circonspect. Evan lui prit la main et réfléchit un instant.
-”Tu as raison. Assez d’horreurs comme ça!” répondit-il avant que les deux hommes n’éclatent de rire en entendant leur estomac crier famine.
-”Un pause s’impose, Major!” ricanna David, tout en s’approchant de manière suggestive d’Evan. Il lui souffla doucement à l’oreille:
“Sinon, c’est toi que je dévore tout cru” Après avoir pris une pomme d’amour, une barbe à papa et un paquet de churros que les deux hommes avaient dévorés comme des sauvages, ils se dirigèrent vers la grande roue. David n’avait jamais parlé de sa peur du vide à Evan et il regarda d’un air apeuré cet énorme engin. Certes, la roue n’allait pas vite, mais elle montait à plusieurs dizaines de mètres si pas plus. Il était absolument terrifié mais il essayait de surmonter sa peur car Evan avait l’air de tenir à cette balade dans les airs. La neige avait commencé à tomber en doux flocons sur la ville et David se resserra dans son manteau.
-”Ca va?” s’inquiéta Evan en voyant la mine déconfite de son compagnon.
“Tu es très pâle, tu n’es pas malade au moins?” lui demanda-t-il en portant une main à son front. Non, pas de fièvre. David aimait quand Evan s’inquiétait pour lui, prenait soin de lui comme une mère. Devait-il lui dire ou bien se taire? Il décida de ne rien faire et de mentir.
-”J’ai trop mangé, je crois” Evan eut un petit sourire espiègle, bien loin de se douter de la phobie de son homme.
-”Gourmand, va” concéda-t-il en goûtant tendrement aux lèvres sucrées de son compagnon. Il ne comprenait pas comment il pouvait être si mince en mangeant autant, lui qui avait toujours été morfale.
Il inspira profondément et poussa un petit soupir, mais la main d’Evan serrant la sienne avec force le convainc à surmonter sa peur.
Installés dans la cabine de la grande roue, David s’installa sur la petite banquette et s’efforça de regarder le paysage. Il appréhendait le moment où elle se mettrait en route, mais Evan lui tenait toujours la main avec force. En scrutant son regard, il avait compris. Son homme savait et s’était improvisé thérapeute. Peut-être qu’avec lui, il arriverait à surmonter sa peur.
-”Tu verras, la vue est magnifique d’en haut” David ne s’était même pas rendue compte que la cabine s’était mise en mouvement.
Il regardait les couples et les familles installées dans les autres bulles de verre. Il n’avait jamais compris comment ces gens pouvaient s’émerveiller devant des ballons de baudruche gonflés et transformés en animaux, ou s’amuser à pêcher de petits canards en plastique. David n’avait pas eu d’enfance, il ne comprenait simplement pas. Ses souvenirs de jeunesse concernaient les plantes, les livres, les études et les contraintes. Il observait les enfants rire et s’amuser, devenant aussi petits que des fourmis au fur et à mesure qu’ils atteignaient le sommet. La montée était tellement lente qu’ils avaient l’impression de faire du sur-place. Et Evan n’avait pas menti. La vue était absolument imprenable. La neige tombait doucement sur la ville illuminée de mille feux. David, captivé par la vue, en oublia sa peur du vide et s’approcha de la vitre de la cabine. Il y colla littéralement son nez et ne put voir Evan qui souriait, conscient qu’il avait réussi à faire oublier sa peur à son compagnon. Et David se sentait habité par une sensation de chaleur incomparable, alors que dehors, le froid commençait à former de la buée sur la vitre. Comme l’enfant qu’il était supposé être, il dessina un petit coeur sur celle-ci en souriant de sa propre bêtise.
Appuyé sur son avant-bras gauche, la tête posée contre la vitre qui ne laissait plus transparaître la vue que par interstices, David ferma les yeux. Il se sentait étrangement apaisé, comme en apesanteur, oubliant le contexte. Lorsqu’Evan prit sa main droite au creux de la sienne, il n’ouvrit pas les yeux, profitant simplement de la présence bienfaisante de son compagnon à ses côtés. Ce ne fut que lorsqu’il sentit quelque chose de plus froid glissant le long de son doigt qu’il ouvrit les yeux et observa sa main. Incapable de dire quoi que ce soit, il poussa uniquement un soupir qui mêlait surprise et incrédulité.
-”Joyeux Noël, mon chéri” lui souhaita Evan, la voix remplie d’amour et d’espoir. David se retint de pleurer ouvertement, mais il laissa une larme rouler sur sa joue, trahissant ses émotions. Il était complètement incapable de répondre à Evan. Alors il employa la technique qu’il connaissait le mieux et les gestes valaient bien mille mots.
Leurs lèvres se trouvèrent et ils s’enlacèrent tendrement, essayant de faire passer à travers leur baiser toute la force de leurs sentiments. Evan sut, il n’avait pas besoin d’entendre David lui confirmer quoi que ce soit. Il sut et se retint de sauter de joie. Seuls au monde dans la cabine de la grande roue, ils laissaient le monde extérieur sous le froid de Décembre. Leur coeur brûlait d’un amour si intense qu’il aurait pu les mettre à l’abri des rigueurs de l’hiver pour une vie entière. David comprit enfin la joie qu’on pouvait ressentir dans un parc d’attraction, mais celle qu’il éprouvait était sans égal. Il n’y avait pas de mots assez fort pour la décrire. Cela n’était pas nécessaire. Leur bonheur se mêlait à celui des enfants, dont ils entendaient les rires et les cris. Ils se séparèrent après ce qui sembla une éternité et, enlacés dans leur chaleur, observaient la neige danser dans le ciel étoilé.
FIN.